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Chasse aux Africains noirs en Tunisie: Propos racistes du président Kaïs Saïed et Silence coupable de l'union africaine

Chasse aux Africains noirs en Tunisie: Propos racistes du président Kaïs Saïed et Silence coupable de l'union africaine

David Gbedia- Canal Ivoire

Depuis plusieurs semaines, des informations d'une chasse aux Africains subsahariens vivant en Tunisie défraient la chronique. Ils sont pris pour cible par les forces de l'ordre tunisiens.

Alors que tous les regards étaient tournés vers le gouvernement tunisien afin de trouver une solution pacifique visant à préserver les droits des Africains subsahariens vivant sur son sol, Kaïs Saïed, le chef de l'Etat est monté au créneau pour durcir le ton contre les étrangers après une rencontre du Conseil de la sécurité nationale sur la question.

Lors de cette réunion Kaïs Saïed a tenu un discours extrêmement dur sur l'arrivée de ce qu'il a appelé "hordes des migrants clandestins" dont la présence en Tunisie est, selon lui, source de "violence, de crimes et d'actes inacceptables", insistant sur "la nécessité de mettre rapidement fin" à cette immigration. Il est allé jusqu'à dire que les migrants cherchent à «africaniser» la Tunisie et à l’éloigner de son «arabité».

Un discours raciste d'une extrême gravité qui vient mettre de l'huile sur la situation déjà délétère depuis plusieurs semaines.

Les Africains subsahariens sont l'objet de traques de tout ordre sans soutien aucun en Tunisie. Abandonnés à leur sort, ils n'ont d'autre choix que de se servir de leurs téléphones portables pour lancer des SOS sur les réseaux sociaux.

Dans une vidéo intitulée "Le témoignage d'une mère en Tunisie" publiée sur la page Facebook de Maghreb Ivoire TV, une femme de nationalité ivoirienne dénonce l'enlèvement de leurs enfants laissés dans les garderies. "Depuis le jeudi 16 février, à la crèche de Mansura, nos enfants ont été ramassés jusqu'aujourd'hui mardi 21 février, certains n'ont pu entrer en contact avec leurs enfants. Difficile de les récupérer. Ils exigent des extraits de naissance. Lorsque vous envoyez les extraits, vous êtes immédiatement enfermés et ce, loin des bébés dont l'âge moyen est autour de 2 ans. Nous demandons de l'aide", a-t-elle expliqué.

Il n'est pas conseillé pour un Africains subsahariens de circuler, en ce moment, seul dans le pays de peur de se faire arrêter. Plusieurs arrestations ont été perpétrées. La communauté ivoirienne de Tunisie a été reçue ce mercredi 22 février au consulat général pour demander une intervention des autorités diplomatiques pour des départs volontaires de la Tunisie. Le porte-parole a confié à nos confrères de la Radio Francophone Libre que les noirs sont chassés de leurs maisons sans remboursement de leur caution. Selon une autre source, les bailleurs auraient confié aux locataires qu'un décret présidentiel les interdirait dorénavant d'accueillir des locataires noirs subsahariens sous peine d'une amende de 15.000 Dînar soit 3 millions de FCFA pour le bailleur et 5.000 Dînar soit 1 million FCFA pour le locataire noir.

"Notre bailleur est arrivé chez nous ce soir, nous demandant la photocopie de nos passeports pour nous déclarer à la police", a confié un ivoirien totalement déboussolé.

C'est lieu d'interpeller l'union africaine dont le mutisme interpelle depuis l'éclatement de cette affaire. L'Afrique se trouve face à une question de respect des droits de l'homme. La Tunisie se rend coupable de crime contre l'humanité. L'union africaine doit se prononcer et prendre des sanctions contre ce pays et son président qui ne se considèrent pas Africains. Il devrait être suspendu de toutes les instances africaines jusqu'à nouvel ordre.

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