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Les architectes marocains appellent à la réforme des lois professionnelles pour sauver la profession et bâtir une renaissance urbaine moderne

 
Les architectes marocains appellent à la réforme des lois professionnelles pour sauver la profession et bâtir une renaissance urbaine moderne

Ati Mag

Casablanca – Dans un élan africain et humaniste empreint de responsabilité et de conscience professionnelle, la Syndicat National des Architectes du Secteur Privé (SNAP) a organisé une rencontre nationale sous le thème :

« L’avenir du Maroc et le rôle de l’architecture dans son développement »,

en présence d’un grand nombre d’architectes, d’experts et de représentants des professions libérales.

L’événement a été marqué par l’intervention inspirante de M. Talbwe Mukaz, président de l’Union Africaine des Professions Libérales, qui a lancé un vibrant appel à une renaissance éducative et humaine du continent africain.

Dans son allocution, M. Mukaz a déclaré Nous sommes les amis de l’humanité. C’est pourquoi, au sein du Groupe Africain pour l’Éducation Humaine, nous réfléchissons à la création d’une École d’éducation humaine.

Cette école sera un espace de formation, d’expérimentation et de dialogue, où nos futurs apprenants acquerront non seulement des compétences techniques, mais aussi une conscience sociale et une responsabilité humaine.

L’Afrique ne manque pas d’opportunités, mais elle rate souvent les marches du progrès et de l’innovation.

Réveille-toi, Afrique ! Préservons notre foi et notre culture, car c’est cet effort qui bâtira une Afrique forte, excellente et respectée. »

Il a ajouté que cette initiative servira de modèle pour repenser l’éducation et les professions libérales africaines, en plaçant l’humain avant la technique, et en faisant des professionnels africains des acteurs de développement éthique et durable.

Dans cette même perspective, les architectes marocains présents ont exprimé leur inquiétude face à la situation actuelle de la profession, et ont adressé au Chef du Gouvernement et au Parlement une série de revendications et de recommandations urgentes visant à moderniser le cadre législatif régissant la profession, notamment les lois de 1952 et de 1989, jugées désormais obsolètes et inadaptées aux transformations économiques et urbaines du pays.

Le président du syndicat, M. Hassan El Manjra Essâadi, a souligné Nous vivons une situation professionnelle difficile qui exige une réforme législative urgente afin de redonner à l’architecte sa place dans le développement national.

Les lois actuelles ne protègent plus les droits ni ne reflètent la réalité de la pratique architecturale. »

Parmi les difficultés évoquées figurent le retard dans le paiement des honoraires, le non-respect des tarifs officiels et la prolifération d’une concurrence déloyale (le dumping) qui compromet la qualité des prestations et l’indépendance des bureaux d’études.

De son côté, M. Ali Guessous, vice-président du syndicat, a rappelé que ces textes législatifs ont été adoptés dans des contextes historiques différents et qu’ils constituent aujourd’hui un frein au développement professionnel.

Il a appelé à l’ouverture d’un chantier législatif national et participatif, associant le syndicat, l’Ordre national des architectes, les ministères concernés et les acteurs du secteur, afin d’élaborer une nouvelle loi moderne, équitable et adaptée aux défis actuels.

Selon lui, « la législation actuelle entretient les inégalités, affaiblit la profession et laisse place à des pratiques non conformes à l’éthique et aux normes juridiques », ajoutant que la réforme est désormais une nécessité nationale pour garantir la transparence et l’équité dans l’attribution des projets.

Les participants ont également mis en lumière les dysfonctionnements du guichet unique de l’urbanisme, l’absence de mécanismes juridiques garantissant un paiement équitable, ainsi que certaines pratiques non éthiques affectant la profession. Ils ont plaidé pour la mise en place d’un cadre national clair et transparent, garantissant la bonne gouvernance du secteur.

Concernant la formation des jeunes architectes, les participants ont demandé le retour du stage obligatoire avant l’exercice de la profession, et le renforcement des contrôles contre les signatures fictives de projets sans suivi réel, soulignant que ces pratiques nuisent à l’image et à la crédibilité du métier.

Ils ont également proposé la création d’un Fonds professionnel de solidarité et de soutien social, financé par de modestes contributions des architectes proportionnelles au nombre de dossiers déposés, afin de venir en aide aux jeunes praticiens et aux petits bureaux.

Par ailleurs, le syndicat recommande de simplifier les procédures d’autorisation architecturale, notamment pour les projets de petite et moyenne envergure représentant près de 70 % de l’activité du secteur, à travers une procédure administrative plus souple, signée uniquement par l’architecte, l’ingénieur et le président de la commune, sans passer par les agences urbaines.

Enfin, les participants ont demandé la réforme du système des concours d’architecture, avec une indemnisation équitable des participants et plus de transparence dans la sélection des projets lauréats, afin d’encourager la créativité et de lutter contre toute forme de monopole.

En conclusion, la Syndicat National des Architectes du Secteur Privé a affirmé que cette table ronde marque le début d’un processus institutionnel et professionnel nouveau, visant la mise à jour du cadre législatif de l’architecture au Maroc et l’ouverture d’un dialogue national responsable entre le gouvernement, les parlementaires et les professionnels.

Dans l’esprit du message de M. Talbwe Mukaz, la rencontre s’est terminée sur une note symbolique affirmant l’unité de vision entre les acteurs africains et marocains L’Afrique ne se contente plus d’observer… Elle agit, elle s’élève, et l’architecte marocain fait partie de cette renaissance. » 

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