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L’Ordre National des Médecins Dentistes tire la sonnette d’alarme face à la prolifération des pratiques illégales de la médecine dentaire au Maroc

L’Ordre National des Médecins Dentistes tire la sonnette d’alarme face à la prolifération des pratiques illégales de la médecine dentaire au Maroc

Ati Mag

Rabat, le 15 juin 2025 – L’Ordre National des Médecins Dentistes (ONMD) exprime, dans un communiqué officiel, une « profonde inquiétude » quant à la montée préoccupante des pratiques illégales de la médecine dentaire sur le territoire national.

Selon le communiqué, ces actes sont « exercés par des personnes dépourvues de toute formation académique ou reconnaissance légale » et se déroulent « dans des locaux ne respectant pas les normes minimales d’hygiène et de sécurité sanitaire », mettant ainsi directement en danger « la santé des citoyens ».

Cette situation s’inscrit dans un contexte où Sa Majesté le Roi Mohammed VI, « que Dieu L’assiste », accorde une attention particulière au secteur de la santé, notamment à travers « la généralisation de la couverture sanitaire, le respect accru des spécialités médicales, l’amélioration des infrastructures et la promotion d’une formation professionnelle adaptée », souligne le communiqué.

L’ONMD a ainsi adressé « plusieurs courriers aux walis et gouverneurs » afin de les alerter sur les « dangers de la persistance de ces pratiques anarchiques », en particulier dans des établissements connus sous le nom de « fabricants de prothèses dentaires », où sont réalisés des « traitements pseudo-médicaux dans une illégalité flagrante et au mépris des règles déontologiques ».

Le communiqué précise que ces pratiques ont conduit à des conséquences dramatiques, rapportées par les médias nationaux et documentées par les juridictions, telles que « décès dus à l’utilisation de produits anesthésiants falsifiés ou périmés, surdosages administrés de manière aléatoire, cas d’handicaps permanents ou de maladies infectieuses contractées dans des conditions d’hygiène déplorables ».

L’ONMD rappelle que l’exercice de la médecine dentaire est strictement encadré par la loi, notamment la « loi n° 07.05 relative à l’ordre national des médecins dentistes », l’« article 184 de la loi 31.08 relative à la protection du consommateur », ainsi que la « loi 84.12 sur les dispositifs médicaux ». Ces textes exigent notamment un doctorat en médecine dentaire, « l’inscription au tableau de l’Ordre » et « l’obtention des autorisations nécessaires », en particulier pour l’usage du matériel radiologique ou de produits anesthésiants, réservés aux praticiens autorisés.

Malgré les efforts du Ministère de l’Intérieur, via des circulaires adressées à tous les walis et gouverneurs, et des missions d’inspection ayant relevé de « graves irrégularités consignées dans des procès-verbaux officiels », le phénomène persiste et s’étend, notamment dans des quartiers très fréquentés, attirant une clientèle souvent ignorante des risques sanitaires et juridiques.

L’ONMD met en garde à l’approche de grandes manifestations touristiques et sportives internationales que le Maroc s’apprête à accueillir, dans un contexte où le Royaume ambitionne de devenir « une destination de choix dans le domaine des soins et de l’esthétique dentaire ». Il est, selon le communiqué, indispensable de « garantir les normes les plus strictes de sécurité sanitaire » afin de « préserver l’image d’un Maroc responsable, crédible et sûr ».

Le communiqué souligne aussi que plusieurs ambassades étrangères ont émis des alertes officielles à leurs ressortissants, mettant en garde contre les soins dispensés dans des établissements non agréés au Maroc, ce qui illustre « l’ampleur de cette problématique et ses répercussions sur la santé publique, l’image du pays et ses ressources financières ».

Enfin, dans le cadre de la réforme du système de santé, le gouvernement a porté à onze le nombre de facultés de médecine dentaire, permettant ainsi au Maroc de disposer bientôt d’un nombre suffisant, voire excédentaire, de médecins dentistes qualifiés.

Face à cette situation, l’ONMD appelle à « une action urgente et ferme des autorités locales » pour « fermer les locaux des illégaux non autorisés » et sanctionner tout prothésiste dentaire exerçant en dehors de son cadre légal, « limité à la fabrication de prothèses sur prescription du médecin dentiste, sans accueil de patients ni réalisation d’actes médicaux ».

Cette mobilisation collective est présentée comme « indispensable pour protéger la santé des citoyens conformément à la constitution, et préserver la dignité de la profession ainsi que la réputation du Royaume »

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